Munchmuseet, MM K 1902

MM K 1902, Munchmuseet. Datert 08.05.1906. Brev fra William Ritter.

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    Biedersteinderstrasse 10a München, Schwabing (Bayern)


    A Monsieur Edvard Munch
    Aasgarstrand


    Cher Monsieur.


    J’espére que vous êtes assez convaincu par
ma conduite envers vous de ma parfaité bonne foi et de
ma volonté absolue de vous être plutôt utile que nuisible. Je
pense que vous aurez lu mes lignes de la Gazette des Beaux
Arts
. En tous cas, pour le cas où elles vous auraient
échappé je me permets de vous les faire ténir où joins
en meme temps que mon volume.

    Dans ce volume vous trouverez une formidable
étude sur vous d’aprés votre exposition de Prague. J’espére
et je sais que vous comprenez assez mon sentiment la lon-
gue, mais l’espirit français, pour comprender qu’elle constitue
non pas un blâme mais un éloge d’autant plus signifi-
catif qu’un eloge à ma corps défendant. Bref malgré tou-
te mon antipathie instinctive, irraisonnés, pour vos sujets
et pour votre façon de penche, vous me forcez à parler de

 

      

vous plus longuement, plus serieusement que d’‹assure› peintre
‹pains› aux auxquels va tout droit ma sympathie. Pour
traduire votre œuvre, j’emploie, avec une bonne foi artistique
que je ‹croie› analogue à la votre des procédés aussi brutaux
que les votres, et j’essaie de faire mon style à l’image de
votre couleur. – Il est certain que lorsqu’un homme comme
moi se sont obligé malgré lui de consacrer une trentaine
de pages à votre œuvre ou à celle d’un Gustave Mahler,
c’est que cette œuvre il la reconnait existante et lui
rend justice. Sa justice! Mais il serait bien empêché
d’en rendre une autre!

    Je serai très, très heureux d’avoir un mot de vous,
cher Monsieur Munch, et ce mot je l’attends avec d’an-
tant plus d’anxiété que j’ai l’impression que beaucoup de
nos amis de Prague ne peuvent pas vous comprendre et
ont affiché un grand enthousiasme pour votre œuvre par
affectation et par snobisme. Moi j’ai dit ce que je pensais,
tout ce que je pensais, comme je le pensais. Et je sens
que si quelqu’un faisait pour moi ce que j’ai fait la pour
lui \vous/, je lui en serais reconnaissant quelles que soient ses
réserves.

    Je voudrai enfin que ces pages loin de nous faire en-
nemis nous fassent aussi. Et si vous les lisez attentivement
je suis certain que vous voudrez bien ne pas m’en faire un
grief.

    
    Veuillez agréer, cher Monsieur, mes meilleurs
compliments

    William Ritter.

8 Mar 1906